Il nous paraît impossible, aujourd’hui, d’imaginer nos cités, nos demeures, nos églises et résidences rurales, la société auboise de 1840 à 1880, sans le truchement du génie lithographique de Fichot !

 

Charles Fichot naît à Troyes, le 6 juin 1817.

 

Peintre, architecte et lithographe, Charles Fichot s'est taillé en son temps une grande réputation locale et nationale.

 

Fils d’un artisan troyen, chapelier rue Notre-Dame, Charles est placé de bonne heure comme petit clerc dans une étude notariale. Il suit les cours gratuits de dessin de l¹École municipale puis travaille chez Etienne Collet,  lithographe rue de l’Epicerie (rue Général de Gaulle).

 

Dès l’âge de dix-sept ans, il fournit en 1835, les dessins artistiques des monuments dont la description et l’historique sont donnés dans le texte des Antiquités de la ville de Troyes, Voyage pittoresque et archéologique de l'Aube d’Arnaud pour lequel il dessine plus de la moitié des planches.

 

Les dessins de Fichot se distinguent " par la sincérité et la fidélité de la reproduction archéologique unies à un sentiment juste du pittoresque et de l’art ".

 

Charles Fichot, alors qu’il a 20 ans, " montre que dans ce genre, ses coups d’essai étaient des coups de maître ". Sa réputation est alors établie.

 

Il se rend à Paris en 1840.

 

 En 1848, le baron de Guilhermy dit dans la Préface de sa Monographie de l’Église de Saint-Denis : " M. Fichot, dont le talent et l’exactitude sont appréciés par toutes les personnes familiarisées avec les études archéologiques, a bien voulu dessiner et faire graver pour ce livre les figures historiques les plus intéressantes de Saint-Denis ".

 

 En 1855, il fait la même chose pour Itinéraire archéologique de Paris, puis pour une publication importante sur les Monuments de Seine-et-Marne.

 

En 1878, il signe avec son fils Karl Fichot, son élève et habile collaborateur, une suite de lithographies de Paris nouveau. Il réalise beaucoup de séries de vues de ville, en lithographies, à vol d’oiseau: Paris, Orléans, Troyes, Rouen, Le Havre, Rome, Zurich, Lucerne, Berne...

 

Il reçoit la première médaille du Concours des antiquités de la France que lui attribue l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, et le président de l‘Académie dit : " M. Fichot est un excellent archéologue... ses reproductions graphiques, agréables à lire, faciles à comprendre, accompagnées d‘une énorme quantité de figures, exécutées d‘après ses principes de rigoureuse fidélité..".

 

Les érudits de l’époque disent que sa Statistique monumentale de l’Aube, dont les dessins sont - pour la plupart - réalisés de 1881 à 1900 est " certainement un des meilleurs ouvrages qui eût été écrit sur l’histoire de l’art dans un département français ".

 

En 1887, la croix de la Légion d’honneur lui est décernée en séance solennelle du Congrès des Sociétés savantes, à la Sorbonne.

Charles Fichot décède le 7 juillet 1903.

Ses dessins originaux sont conservés par les Archives départementales, les Musées et la Médiathèque du Grand Troyes.

Le 29 août 1903, le Conseil Municipal donne le nom de Charles Fichot à la rue des Barreaux