En 1567, le duc de Guise et les cardinaux de Guise et de Lorraine, écrivent
aux habitants de Troyes, pour demander au profit du roi, un emprunt urgent de 50.000 livres, et offrent en garantie leur caution personnelle. Le chapitre de Saint-Urbain est obligé de
vendre des joyaux de son église jusqu’à concurrence de 38 marcs d’argent, pour 672 livres 17 sous, et verse la somme de 600 livres 5 sous.
Le roi nous impose en 1568 pour 1.026.421 livres 10
sols tournois, " car tel est notre plaisir. "
C’est en raison de la réputation de négoce de notre ville, que les
Troyens ont, une fois de plus, l’honneur de cautionner le roi de France, et d’être ses banquiers ou ses prêteurs. Charles IX est redevable, envers le duc Casimir, par le traité
de 1568, de la somme " d’un million
vingt-six mille quatre cent vingt et une livres dix sols. Sa Majesté lui donne pour caution du paiement de cette somme, les bourgeois de Troyes... "
La ville est frappée en 1569 d’une taxe de 15.000 livres, à titre de don en faveur du
roi.
En 1571 apparaît pour la première fois, la Subvention
générale, impôt levé sur la généralité des habitants, hormis le clergé. La ville est taxée à 52.000 livres. La création de ce nouvel impôt provoque des remontrances adressées
au roi par les habitants de Troyes.
Henri, duc d’Anjou et frère de Charles IX, est élu roi de Pologne en
1573. Un don gratuit de 5.000 livres est levé en sa faveur. De plus, le roi contracte un emprunt de 36.000 livres au denier douze.
En 1574, le roi nous demande 20.000 livres, en 1575, 12.000, puis 5.000 et 10.000, en 1576, 30.000, en 1577, 37.100, qu’il s’engage à rembourser dans un
an.
Suite à la paix, le roi, pour empêcher les gens de guerre de vivre sur
les gens des campagnes, demande, à titre de subvention, 7.066 écus au bailliage de Troyes en 1578.
En 1579, le roi nous demande de lui prêter 500.000 f. Le clergé offre de
payer la solde de 4.000 hommes de pied et de mille cavaliers pendant six mois. Le roi demande à la ville de Troyes, une nouvelle subvention de 10.284
écus.
En 1585, on ne compte pas moins de 72 personnes à la monnaie de Troyes.
Pour entrer dans la corporation, il faut réaliser un chef-d'oeuvre, tant au marteau qu'au balancier, et sous réserve d'une enquête sur leur bonne vie et moeurs, la profession de foi
catholique et romaine, et la fréquentation des sacrements. Ils avaient des privilèges : exemption de toutes tailles, octrois, gabelle, guets, garde des
portes...
Le roi fait lever sur Troyes en 1586, une somme de 9.000 écus pour l’entretien, pendant quatre mois de ses
militaires.
En 1592, Troyes est à nouveau taxée de 9.200 écus, puis de 12.000, pour payer
des frais de guerre.
En 1636 le roi demande à la ville 600 livres pour le régiment de
Navarre.
Louis XIII vient en 1637 pour demander un emprunt de 20.000 puis 200.000
livres, " sur peine de désobéissance ".
En 1638 sur ordre du roi, la ville doit payer 40.000 livres, puis 60.000, et
en 1640, 96.000.
Pour l’avènement de Louis XIV (5 ans) en 1643, la ville de Troyes est frappée d’un don de 6.000
livres.
En 1645, pressé par le besoin, le roi demande qu’il soit fait sur les
aisés de Troyes, fixés au nombre de 120, une taxe de 100.000 livres, et en cas de refus ou de délai, le roi saura se faire obéir ! Les dettes de la ville s’élevant à plus de
450.000 livres, le conseil décide d’un droit de 30 sous par chariot et de 25 sous par charrette traversant la ville.
En 1660 a lieu le mariage de Louis XIV avec l’infante Marie-Thérèse. A cette
occasion, la ville est taxée à titre de don gratuit, de 30.000 livres.
Il est prélevé pour le roi, 30.000 livres sur les droits des vins
en 1663.
Un édit de Louis XIV, de 1679, ordonne la fermeture de la Monnaie de
Troyes, et sa réouverture en 1690.
En 1689 le roi demande un présent de 50.000 livres pour subvenir aux frais de
la guerre contre l’Angleterre.
En 1690, la Ville donne au roi 50.000 livres, en remerciements pour lui avoir
fait rétablir la monnaie qui avait été transférée à Reims. De plus, la ville lui consent un abonnement de 13.000 livres par an, sur les droits de vendange.
Le roi impose un droit d’entrée de 8 livres par muid d’eau-de-vie
en 1692.
En 1694, le roi demande 60.000 livres, qui doivent être prises sur les
maisons, de sorte que les propriétaires doivent donner les deux tiers du loyer d’une année, et le locataire, l’autre tiers.
Le roi a toujours besoin d’argent, mais en 1695, l’impôt le plus extraordinaire qu’eut à payer la ville de Troyes,
est celui levé sur ceux qui ont la disposition des eaux de pluie, de sources, de ruisseaux et de rivières non navigables. Cet impôt, exorbitant dans son principe frappe la ville et
les propriétaires. Troyes est taxée à 2.800 livres, payées « par ceux qui contribuent à l’ustensile ».
En 1696, le diocèse est imposé à 45.000 livres.
Le roi est toujours à court de ressources, et en 1697, la ville est contrainte à faire enregistrer ses armoiries à la
chancellerie. Le droit est de 50 livres, plus les 2 sous par livre.
En 1699, le roi demande 70.000 livres pour une taxe sur des lanternes qu’elle
n’a pas et aussi pour les boues et fumiers. La ville refuse de payer. Son évêque Bouthillier de Chavigny obtient du roi la décharge de cet impôt, etc…etc…etc…
Encore aujourd'hui, l'unité de vente pour les métaux précieux sur le marché de Londres, est l'once-troy, dérivée de la livre-troy,
employée aux Foires de Troyes (voir Questions-Réponses du 6 septembre 2014).
Cette institution a été pendant des siècles, un facteur de prospérité
économique de la ville. Elle a été le reflet de la grandeur de Troyes, capitale de la Champagne.
Je pense que maintenant vous êtes
convaincus :
si Troyes n’avait pas
existé,
le sort de la France en aurait
certainement
été
changé !!
J.S