Les Troyens et les loisirs


En quelques années, avec le progrès que de différences dans les loisirs pratiqués à Troyes.

Voici au siècle dernier, les distractions de nos ancêtres ou de nous-mêmes, pour les plus anciens.

 

Les foires ont lieu les mois de mars et de septembre. Elles durent 1 mois chacune, et s’étirent sur tous les boulevards du cirque à la piscine du Vouldy, avec les billards japonais, les diseurs de bonne aventure, les orgues mécaniques, les manèges, les loteries, les Lilliputiens voisinant avec Thérésina la femme la plus grosse du monde, et avec la femme à deux têtes, les fêtes équestres au cirque…. Sans parler de la gourmandise, avec les baraques de pain d’épices, les cornets de frites, les gaufres, les beignets, les nougats… (En 1966, les foires sont transférées au Parc des Expositions, boulevard de Lestraint).

 

Il y a les Carnavals, les cavalcades du Mardi-Gras, avec défilés de chars. Non seulement les enfants, mais les adultes aussi se déguisent.

 

Pratiquement, chaque quartier organise sa fête, comme par exemple à Croncels ou au quartier Bas.

En 1599, pour la fête de la Vacherie, les chanoines de Saint-Pierre de Troyes, seigneurs de la Vacherie-les-Troyes donnent " congé aux habitants de la Vacherie de faire danses publiques et de se réjouir modestement le jour de la fête de Saint-Aventin prochain, patron de leur paroisse, à charge toutefois de se retirer et cesser pendant les heures que le service divin se fera en l'église ".

 

Le 14 juillet est également dignement fêté, dans les rues décorées, avec défilés, fanfare, et de nombreux jeux pour les enfants, et même ascension d’un ballon.

Il y a chaque année l'élection de la Reine des Jardins Ouvriers, des Muses du Travail... 

 

Un très grand succès, les fêtes de la Bonneterie. Elles sont renommées.

L’élection de la reine et de ses 6 demoiselles d’honneur, se fait en présence des autorités civiles et militaires.

Puis il y a une grandiose cavalcade, pouvant compter 1.200 personnages, 300 chevaux et 14 chars !

 

Il y a également de nombreux festivals de Gymnastiques, avec des concours régionaux, durant 3 jours. Jusqu’à 185 sociétés y participent, avec plus de 4.000 gymnastes, qui évoluent à partir de 5 h du matin, et se terminent par une grande fête de nuit.

Des dizaines de milliers de visiteurs applaudissent.

 

En 1909, la fête de la bonneterie innove par rapport au passé, en procédant à l’élection d’une Reine de la bonneterie. Les fabricants font savoir qu’ils veulent doter leur industrie d’une «  Muse », figure allégorique du XIX° siècle, souvent évoquée pour présider aux arts libéraux et à la poésie. L’élection de la première Reine de la bonneterie fut un événement. La vote a eu lieu dans les ateliers féminins, groupés par métiers.

 

N’oublions pas les nombreux festivals de musique, avec des congrès nationaux. Du matin jusqu’à une heure avancée de la nuit, Troyes retentit des sonneries de clairons, trompettes, ponctuées des sons sourds des grosses caisses.

Il y a jusqu’à 64 sociétés qui défilent, et donnent de nombreux concerts aux 4 coins de la ville, avec une grande fête de nuit.

 

Les concours de pêche, très suivis, déplacent une foule considérable. C’est un véritable succès populaire. Ils réunissent jusqu’à 1.700 concurrents, avec 200 commissaires et des milliers de spectateurs.

 

Peu après l’apparition de la première bicyclette, des associations accueillent à Troyes les amateurs : le Vélo club troyen, la Pédale troyenne, l’Etoile sportive troyenne. En 1893, la ville construit (à l’emplacement de l’école Paul Bert actuelle) le vélodrome de Croncels (démoli en 1932), avec sa piste de bois, organisant chaque week-end, des compétitions locales, nationales, même internationales. Un public important se presse pour acclamer les champions. Vers 1920 est construit le Vélodrome de Champagne au Labourat.

 

Il y a les lieux de promenade que sont nos élégants jardins publics, qui participent toujours à la renommée de Troyes. Le jardin du Rocher, ceux du Ravelin et de la Porte de Paris, la Vallée Suisse.

 

Et bien entendu le dancing du dimanche, les ginguettes, les rendez-vous du Bois du Bon séjour à Pont-Sainte-Marie, l'Eden à l'angle de la rue Diderot et du boulevard Gambetta, le chalet des Roses aux Tauxelles, sans oublier les débuts du cinéma.

 

Mais surtout, les terrasses de café affichent comble. On y vient en famille. En effet, après la loi de 1880 autorisant tout citoyen jouissant de ses droits civils ou politiques à ouvrir un débit de boisson, il y a une explosion d’ouvertures de cafés. Les trottoirs sont alors littéralement occupés par la clientèle. En 1890, il y a même 5 cafés chantants, très surveillés dans l’intérêt de la moralité et de la tranquillité publique. Bientôt, on y vient pour jouer au billard, aux cartes.

 

Aujourd’hui, loisirs sont : la télévision, les consoles de jeux, internet, la voiture, la moto, mais heureusement aussi, encore : le vélo, l’ESTAC, le cinéma…

J.S