Léon Moynet

 

Un fondateur artiste, solitaire puis homme d'affaires

 

Jean Jules, dit Léon, Moynet est né à Paris en 1818. Il est le fils d’un couple de commerçants. A Besançon, il étudie les rudiments de l’art comme la géométrie, le dessin et l’anatomie puis, à Paris, et jusqu'à l'âge de vingt ans, il étudie la sculpture sous la direction de Monsieur Valois de l’institut.

En 1838, à Troyes, il rencontre le sculpteur François Joseph Valtat qui lui confie la création d’une quarantaine de statues pour la cathédrale. Il réside alors six mois dans la ville.

En 1841, 1843 et 1845, il participe à des expositions troyennes où ses œuvres sont remarquées et appréciées. Ses sculptures d’anges attirent l’attention. Il affiche sa volonté de respecter l’orthodoxie religieuse dans son art. En 1842, il reçoit la commande de deux autels latéraux pour l’église de Magny-Fouchard. De style gothique, ils sont habités par de nombreuses petites statues de saints et d’anges. Didron fait l’éloge de son travail dans les annales archéologiques.

De 1842 à 1851, son travail est accaparé par la fabrication de plusieurs autels pour des églises de l’Aube.

Vers 1844-1845, il installe son atelier à quelques kilomètres de Magny-Fouchard, à Vendeuvre, dans une ancienne grange au milieu des vignes et vit là-bas, seul, dans des conditions spartiates. Il se consacre ainsi entièrement à son art et veut « rénover la statuaire religieuse ». Il créé des statues en terre cuite qu’il fait cuire à 8 km de là, chez un potier à Amance. Une fois revenus, il les décorent et les peints. Ces œuvres, uniques, sont ensuite vendus aux acheteurs.  Cette étrange situation dure plusieurs années. Après 1851, il délaisse progressivement la fabrication de ces derniers pour se concentrer sur la production de statues. Il créé des modèles et commence à standardiser ses œuvres. Le processus d'industrialisation (c'est-à-dire de production en série) est en marche. Dans les années 1860, il édite des catalogues d’abord diffusés dans l’Aube puis nationalement (13 entre 1862 et 1866)Léon Moynet fait édifier un véritable bâtiment industriel vers 1865 et recrute des sculpteurs pour développer et renouveler son offre. A partir de 1867, ses œuvres se vendent autour de la place Saint Sulpice. Sa zone de chalandise est désormais nationale d'autant plus qu'il se constitue un réseau de points de vente.

Il reçoit le titre d’avocat de Saint Pierre du pape Pie IX. En 1878, ne parvenant pas à obtenir la surface qu’il souhaite à l’exposition universelle de Paris, il créé une exposition permanente dans un bâtiment de son usine, le « Paradis ».

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